Augmentation des prix de l’électricité en 2024 : À quoi s’attendre

Le 10 janvier 2024, la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) proposait une baisse de 0,35 % HT sur le tarif réglementé moyen de l’électricité¹. Pour faire cette recommandation au gouvernement, l’autorité indépendante, qui veille au bon fonctionnement du marché de l’énergie, s'est appuyée sur :

• Une baisse des prix de gros sur le marché de l’électricité ;
• La disparition des tensions d’approvisionnement, que l’on a pu connaître ces dernières années.

Cependant, ces recommandations proposées par la CRE ne sont pas toujours suivies par le gouvernement : la décision finale, d’augmenter ou non le prix de l’électricité, lui revient. Et c’est pour cette raison que le prix de l’électricité devrait finalement continuer à s'envoler en 2024. En effet, avec la loi de finances pour 2024, le gouvernement s’est laissé la possibilité d’augmenter le prix de l’électricité de 10 % pour les clients résidentiels².

Alors qu’elle était encore ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher avait annoncé que “le prix de l’électricité n’augmentera pas de plus de 10 % sur l’ensemble de l’année 2024”³. Malgré le remaniement ministériel de janvier 2024, il est possible que le gouvernement maintienne cette hausse prévue par la loi finances.

Quels sont les éléments qui vont augmenter sur votre facture d’électricité en 2024 ?

C’est principalement la hausse des taxes qui va faire grimper votre facture d’électricité en 2024. Avec le bouclier tarifaire, mis en place pour protéger les Français face à la flambée des prix, les taxes sur l’électricité avaient été réduites. En 2024, l’État commence à les réaugmenter progressivement, sans qu’elles atteignent leur niveau pré-crise pour le moment. Cette décision intervient en vue de la fin prochaine du bouclier tarifaire, prévue pour février 2025.

Ces dernières années, la hausse du prix de l’électricité était due à de nombreux facteurs. Les tarifs ont évolué à la hausse à cause de :

• L’arrêt de certaines centrales nucléaires ;
• L’augmentation du prix du gaz ;
• Le prix des quotas de CO₂ ;
• Le conflit en Ukraine.

L’arrêt de certaines centrales nucléaires

Fin décembre 2021, 24 réacteurs nucléaires français sur 56 étaient à l’arrêt. Puisque l'électricité produite en France provient majoritairement du nucléaire, ces coupures ont entraîné des craintes de pénurie de l'électricité à l'échelle nationale. Cela a donc pesé sur le marché de l’électricité et s’est ressenti sur votre facture.

L’augmentation du prix du gaz

Avec l'arrêt des réacteurs nucléaires, la France a eu plus souvent besoin de recourir aux centrales gaz, facilement pilotables, pour produire de l'électricité. Pendant ces périodes de faible disponibilité nucléaire, toute augmentation du prix du gaz a donc un impact direct sur celui de l'électricité.

Le prix des quotas de CO₂

Dans le cadre du Fit for 55, l’Union Européenne vise une réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Pour atteindre cet objectif, les États ont mis en place des quotas de CO₂ et des taxes carbone. Or, le besoin de recourir aux centrales gaz ou charbon, qui émettent beaucoup de CO_2, a fait augmenter le prix de l’électricité produite.

Le conflit en Ukraine

La France importe 98 % de son gaz naturel⁴. En 2021, 22 % du gaz naturel consommé en France provenait de Russie⁵. Le début du conflit en Ukraine, en début d’année 2022, a induit à une incertitude sur l’approvisionnement gazier de la Russie vers l'Europe. Finalement, la limitation des exportations russes a mené à l'augmentation du prix du gaz et donc, par ricochet, celui de l'électricité.

S’il est difficile de prévoir les prochaines évolutions du prix de l’électricité, il est possible de limiter son impact sur votre facture d’énergie. Vous pouvez notamment :

• Réaliser des travaux d’isolation, si vous vous chauffez avec des radiateurs électriques ou une pompe à chaleur : vous limitez ainsi les pertes de chaleur.
• Remplacer vos anciens convecteurs ou chauffe-eau électriques par des solutions à énergie renouvelable (pompe à chaleur, chauffe-eau thermodynamique, chauffe-eau solaire...).
• Choisir des équipements électroménagers ou multimédias disposant d’une bonne étiquette énergie, lors du remplacement de vos anciens appareils.
• Appliquer les écogestes pour limiter le gaspillage énergétique (mettre en place des ampoules LED plus économes, éteindre la lumière quand vous quittez une pièce, éteindre les appareils en veille...).
• Changer de fournisseur d’électricité et opter pour une offre moins chère (qui peut aussi être plus verte).