Jour du dépassement en France : en quoi consiste cette journée ?

Le jour du dépassement est une date symbolique de l’année à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète parvient à générer sur un an. En 2022, le jour du dépassement était 28 juillet. Après cette date, nous consommons donc plus que ce que la Terre a produit. Il faudrait alors 1,75 Terre pour régénérer toute la consommation humaine^[1].

Qui a initié ce jour du dépassement ?

Symbole de la surconsommation de notre société et de la pression que l’Homme exerce sur l’écosystème, le jour du dépassement a été initié par Global Footprint Network^[2]. Grâce à un calcul établi à partir de la consommation annuelle de l’humanité et la capacité de régénération des ressources, l’ONG parvient à estimer chaque année un jour du dépassement.

En 2022, le jour du dépassement en France est tombé le 5 mai^[3]. En clair, si tous les pays consommaient les ressources naturelles comme nous le faisons en France, le jour du dépassement global serait intervenu avant le 28juillet.

À titre de comparaison, voici les dates auxquels les autres pays du G7 ont atteint leur journée du dépassement :

• Canada et États-Unis : 13 mars ;
• Allemagne : 4 mai ;
• Japon : 6 mai ;
• Italie : 15 mai ;
• Royaume-Uni : 19 mai.

Pour l’année 2022, le pays comptabilisé disposant du jour de dépassement le plus tardif est la Jamaïque (20 décembre),tandis que le plus avancé est le Qatar (10 février).

Pour bien comprendre la situation, voici quelques dates du jour du dépassement des dernières décennies, pour l’ensemble des pays du monde^[4] :

• 1970 : 29 décembre ;
• 1980 : 4 novembre ;
• 1990 : 11 octobre ;
• 2000 : 23 septembre ;
• 2010 : 7 août.   

Chaque année, le jour du dépassement est de plus en plus tôt dans l’année. En seulement 40 ans, le jour de dépassement s’est ainsi avancé de 5 mois.

2020 : l’année où le jour du dépassement a été repoussé

En 2020, la pandémie de COVID-19 a mis le monde à l’arrêt. Cette crise sanitaire a entrainé un ralentissement économique global. Résultat, le jour du dépassement a été repoussé de 3 semaines, par rapport à l’année précédente. Depuis, la consommation des ressources a repris son rythme d’avant pandémie.

Les causes de l’épuisement des ressources naturelles sont nombreuses. Voici néanmoins quelques facteurs qu’il semble important d’évoquer.

• L’augmentation de la population mondiale : depuis le 15 novembre 2022, nous sommes 8 milliards d’êtres humains(contre 7 milliards en 2011 et 3 milliards en 1961). Autant de personnes qui doivent donc se nourrir, se chauffer, s’habiller...
  

• La surexploitation des ressources: avec, par exemple, la surpêche, la déforestation, l’extraction de combustible ou encore les techniques d’élevage ou d’agriculture intensive.
  

• Un mode de vie consumériste : la demande des consommateurs est grandissante et entraîne avec elle une nécessité de produire toujours plus (vêtements, téléphone portable dernier cri…) ce qui implique d’utiliser de nombreuses ressources (eau, électricité…).
  

• Une consommation énergétique de plus en plus importante : exemple avec les équipements électriques qui sont toujours plus nombreux dans nos logements (tablette, plusieurs téléviseurs, ordinateurs…) et qui nécessitent de l’électricité.

Si les causes de l’épuisement des ressources sont nombreuses, les répercussions du jour du dépassement le sont tout en autant. On peut notamment citer :

• la destruction des écosystèmes ;
• l’extinction des espèces animales et végétales ;
• la désertification des sols ;
• la hausse de la pollution ;
• l’augmentation du réchauffement climatique ;
• l’épuisement des ressources non renouvelables…   

Faire reculer le jour du dépassement en 2023 : c’est possible?

Pour parvenir à faire reculer le jour du dépassement des années à venir, un changement profond est nécessaire. Cela impliquerait à l’ensemble de notre société (responsables de l’État, grandes et petites entreprises, citoyens…) de changer son mode de consommation.

À notre échelle, nous pouvons donc tous participer, grâce à quelques gestes simples du quotidien, dont voici quelques exemples :

• réduire nos consommations d’énergie et d’eau (ne pas surchauffer les logements, prendre des douches rapides…) ;
• limiter le gaspillage sous toutes ses formes (alimentaire, énergétique…) et consommer uniquement en fonction de nos besoins réels ;
• privilégier une mobilité à impact environnemental réduit (vélo, transports en commun, train…) plutôt que les modes de transports polluants ;
• recycler et acheter de seconde main plutôt que du neuf (vêtements, téléphone portable…) ;
• favoriser les produits alimentaires locaux et de saison plutôt que ceux venant de l’autre bout du monde ;
• consommer moins de protéines animales pour participer à la réduction de l’effet de serre.

Gaspillage alimentaire : quelques chiffres à retenir

D’après l’ADEME^[5],on gaspille 50 kg d’aliments par personne et par an (30 kg à la maison et 20 kg avec les repas pris à l’extérieur). Outre son impact environnemental, ce gaspillage alimentaire se révèle également être un gaspillage économique puisque cela représente 100 € par an et par foyer.