Sobriété VS efficacité énergétique : mieux comprendre pour mieux agir

Des différences, quelle importance ?

Transition, efficacité ou sobriété énergétique : ces 3 termes sont bel et bien différents. Ils désignent des stratégies complémentaires de gestion de l’énergie. C’est important, car ils correspondent à des actions distinctes.  

Bien différencier ces notions permet de mieux faire face au contexte énergétique tendu : trouver des solutions plus adaptées, améliorer la communication avec vos parties prenantes et optimiser votre stratégie en priorisant les actions.

Ceci dit, parfois, la limite semble fine entre efficacité et sobriété. Et, parfois… Les solutions se recoupent ! Le principal reste, non pas de classer les actions dans la bonne case… Mais de les choisir stratégiquement, et de les mettre en place.

Comparatif des notions de transition, efficacité et sobriété énergétique

• La transition énergétique qualifie la transformation du système énergétique d’un territoire, pour diminuer son impact environnemental - notamment, son empreinte carbone. Production, distribution et consommation d’énergie : les actions concernent l’ensemble de la chaine de valeur. En France, les objectifs et axes stratégiques sont définis dans la LOI n° 2015-992 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Cela se traduit par 3 piliers : réduction de la consommation d’énergie (sobriété énergétique, efficacité énergétique), électrification des usages, développement de la production et consommation d’énergies renouvelables.  
• L’efficacité énergétique désigne les stratégies et solutions pour réduire la consommation d’énergie, tout en gardant un résultat final identique… Voire, supérieur. L’efficacité énergétique s’appuie sur un ensemble de solutions techniques, mais également logistiques. Bref : consommer moins, pour produire (au moins) la même valeur.  
• La sobriété énergétique consiste à réduire la consommation, en modifiant l’usage (les comportements). Il s’agit d’une diminution volontaire et organisée. À l’inverse, même si une coupure d’électricité nous pousse à adapter nos usages… Ce n’est pas de la sobriété : c’est une situation subie par manque d’anticipation.
• On entend également parler de performance énergétique : ce terme est utilisé dans le secteur du bâtiment. Il désigne la consommation d’énergie de ce bâtiment ou logement.  

Souvent, on a tendance à confondre sobriété et efficacité énergétique. Et pour cause : ces deux démarches ont un objectif similaire : réduire les consommations d’énergie. Pourtant, les actions entreprises sont différentes - et complémentaires.

Tableau comparatif de l’efficacité et la sobriété énergétiques, et exemples d’actions par usage.

Les bénéfices de la transition énergétique

Mener des actions de transition énergétique, c’est la promesse de nombreux bénéfices. Bien au-delà de la réduction de la facture d’énergie !

Sobriété et efficacité énergétique découlent sur les bénéfices suivants :

• Gain de compétitivité (grâce à l’amélioration de l’image de marque, les bénéfices financiers ou encore la fiabilisation de la chaine de production).
• Attraction et rétention des talents (principalement grâce à l’image de marque et au bien-être au travail).
• Respect et anticipation des réglementations environnementales.
• Gain d’indépendance énergétique, donc protection face à la volatilité des prix et aux difficultés d’approvisionnement.
• Amélioration du bien-être des équipes, en particulier concernant leur sécurité (par exemple, efficacité énergétique : remplacement de machines défaillantes), leur santé (par exemple, efficacité et sobriété énergétique : rationalisation et décarbonation des process industriels ; sobriété : usage du vélo) et leur confort (par exemple, sobriété énergétique : télétravail, végétalisation des espaces pour réguler la température).

Pour aller plus loin, voyons maintenant en détail ces 2 piliers d’économies de l'énergie, ainsi que des exemples d’actions.

1. La sobriété énergétique

Depuis la crise énergétique en 2022, le mot sobriété semble être sur toutes les lèvres. Pour les entreprises, c’est une solution économique, écologique, compétitive… Mais aussi, une réponse stratégique aux obligations réglementaires.  

1. C’est quoi ? La réduction de la consommation d’énergie, grâce à une modification (voire, une suppression) des usages.
2. Qui est concerné ? Toutes les entreprises, organisations, et même les particuliers. La sobriété concerne tout le monde, et dans tous les secteurs !
3. Pourquoi ? Aujourd’hui, les scientifiques s’accordent pour dire que la sobriété est indispensable, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Les nouvelles énergies et technologies ne suffiront pas : c’est bien la diminution drastique de nos consommations que l’on vise. C’est aussi le moyen le plus rapide de réduire votre facture d’énergie et gagner en indépendance face à la volatilité des prix !
4. Comment l’appliquer ? Commencez par impliquer les équipes internes dans la démarche, en mettant en place des actions simples et à bénéfices immédiats : éteindre les équipements en dehors des horaires d’utilisation, réduire la température de chauffage, etc. Ensuite, réalisez un diagnostic et établissez un plan d’action plus ambitieux. À noter : l’ADEME propose différents dispositifs d’accompagnement, selon la nature et la taille de votre entreprise.

🌱 Pour aller plus loin : Découvrez toutes nos idées d’actions de sobriété, par secteur d’activité.

L’association Négawatt distingue plusieurs types de sobriété.

• La sobriété d’usage. Gérer de manière raisonnable les équipements, en adaptant le niveau ou la durée d’utilisation. Par exemple, réduire la température de chauffage des bureaux à 19 °C. Ou encore, prendre soin des équipements numériques pour en allonger la durée de vie.  
• La sobriété dimensionnelle. Utiliser le bon équipement, pour le bon besoin et le bon usage ! Généralement, on la pense au moment de l’achat. Par exemple : choisir une voiture électrique pour les déplacements citadins, pas pour les longues distances. Ou encore, choisir un réfrigérateur de taille adaptée au volume de matière.
• La sobriété organisationnelle. Structurer différemment les activités, dans l’espace et le temps, pour réduire les besoins en énergie. Par exemple, le télétravail permet d’éviter les trajets domicile-travail. Ou encore, une zone d’activité industrielle pourrait être organisée pour limiter les déplacements, ou favoriser la valorisation de chaleur fatale.  
• La sobriété coopérative. Mutualiser les équipements qui peuvent l’être, pour optimiser le taux de remplissage, l’allumage d’une machine ou tout simplement limiter la production de nouveaux matériels. Par exemple, mutualiser les machines de production ou bâtiments, entre plusieurs entreprises sur une même zone d’activité. Ou encore : le covoiturage, tout simplement !

2. L’efficacité énergétique

Moins connue, l’efficacité énergétique a pourtant un important potentiel d’économies d’énergie.  

• C’est quoi ? La réduction de la consommation d’énergie, pour un résultat final identique (voire, supérieur). On utilise principalement des solutions techniques et logistiques.
• Qui est concerné ? Les secteurs ayant le plus gros potentiel d’amélioration sont le bâtiment, le transport et l’industrie. Cependant, on trouve des actions d’efficacité énergétique pertinentes pour tous les secteurs et toutes les entreprises.  
• Comment l’appliquer ? Commencez par réaliser un audit énergétique, et un DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) pour vos bâtiments. Vous identifierez ainsi les postes les plus gourmands et les opportunités d’amélioration.  

On distingue 3 types d’actions d’efficacité énergétique.

• Les actions comportementales. Utiliser correctement les équipements, pour en limiter la consommation. Ces améliorations reposent directement sur la mobilisation des équipes en interne ! Par exemple, éteindre un équipement lorsqu’il n’est plus utilisé (les ordinateurs, autant que les machines de production). Ou encore, minimiser les temps de préchauffage.
• Les actions organisationnelles. Optimiser les process et modes opératoires de l’entreprise. Par exemple, programmer l’arrêt du chauffage et des équipements en dehors des heures de production, assurer une maintenance régulière du matériel industriel pour limiter les besoins en énergie (dégivrer, nettoyer, etc.), ou encore optimiser le taux de remplissage des machines.
• Les actions techniques. Privilégier des équipements plus performants et moins énergivores. Ce type d’action requiert généralement un investissement de départ plus élevé que les précédentes. Mais, bien pensées, ces actions garantissent de bons retours sur investissement, ainsi que de nombreux bénéfices secondaires (santé et sécurité des équipes, fiabilisation de la chaine de valeur, etc.). Par exemple, remplacer des équipements vieillissants par des matériels performants.

Point de vigilance : faites attention à l’effet rebond des actions d’efficacité énergétique ! Souvent, quand on réalise des économies d’énergie à un endroit… On modifie l’usage, à la hausse. Résultat : la consommation d’énergie reste, à peu de choses près, identique !  

Un exemple marquant : les données mobiles. Chaque génération (3G, 4G, 5G) s’accompagne d’une diminution de la consommation énergétique de chaque donnée… Et d’une augmentation du nombre total de données échangées ! Puisqu’Internet est plus rapide, on consomme davantage de contenus, on regarde des vidéos de meilleure qualité, etc. Dans l’entreprise, cela pourrait se traduire par une augmentation du volume produit, ou par une attention réduite sur les actions de sobriétés énergétiques. Veillez à anticiper et prévenir ces potentiels gaspillages.

Faut-il vraiment choisir entre efficacité, sobriété et énergies renouvelables ?

Ces stratégies énergétiques sont complémentaires, et doivent se succéder dans un ordre stratégique. Marier sobriété, efficacité et énergies renouvelables vous permettra d’en accélérer les bénéfices.  

1. La sobriété est le premier pilier de transition énergétique à appliquer. En effet, on commence par identifier les besoins et services vraiment essentiels… Pour supprimer, ou réduire, les autres.
2. C’est seulement après cette refonte profonde, qu’on peut se poser la question de : comment bien combler ces besoins ? On utilisera alors l’efficacité énergétique, pour réduire la demande en énergie. On ne le dira jamais assez : la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas !
3. Enfin, on choisit la bonne source d’énergie pour les consommations indispensables. C’est alors qu’on met en œuvre la transition vers les énergies renouvelables.  

Les critères pour choisir les bonnes actions  

Au moment d’établir votre stratégie, choisissez le meilleur de chaque pilier de transition énergétique : c’est-à-dire les actions les plus adaptées à votre contexte, vos besoins et vos enjeux.

Priorisez les actions menées, en fonction…

• De votre propre consommation énergétique, et surtout des postes à fort potentiel d’optimisation. Commencez par un audit énergétique pour les identifier !  
• Des ressources disponibles (humaines, matérielles, financières).
• Des contraintes et opportunités spécifiques (réglementaires, foncières, territoriales, relatives aux parties prenantes, etc.).
• De votre stratégie et culture d’entreprise.
• Des bénéfices attendus, à court, moyen et long terme.

Tableau : bénéfices et points d’attention de l’efficacité et la sobriété énergétiques.

Vous savez maintenant comment manier et marier la sobriété énergétique et l’efficacité énergétique. Votre priorité : la sobriété, réduire vos besoins en énergie, en agissant sur les usages et comportements. Ensuite, améliorez votre efficacité énergétique, grâce à des solutions techniques et organisationnelles. Pour aller plus loin, choisissez un fournisseur d’énergies renouvelables et de proximité. À la clé, de nombreux bénéfices stratégiques : économies financières, gain d’indépendance, ancrage territorial, etc.

Pour aller plus loin, découvrez nos idées d’actions de sobriété, par secteur d’activité.